Entre les barrages de Matemale et de Puyvalador, l'Aude parcourt paresseusement ses méandres dans une large vallée sur le bord oriental du plateau du Capcir. C'est un cadre très champêtre, particulièrement favorable à une première et facile balade.

Nous partons du hameau de Villeneuve et quittons rapidement le bitume pour une piste qui remonte doucement le cours de la rivière.

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La ligulaire de Sibérie est une plante rare et protégée, mais ici elle est localement abondante et même clairement en expansion: certains champs, laissés à l'abandon, en sont couverts.

Après moins de deux km, on arrive en vue de la tour de Creu (Creu = "croix" en catalan), qui était jusqu'à une date récente une ruine branlante, mais qui a fait l'objet d'une réhabilitation plutôt réussie. Les maigres parties restantes ont été sauvegardées, et la partie reconstruite, en solide béton à l'intérieur, a été traitée à l'extérieur avec un bel appareil de pierres et de chaux. Une passerelle accessible par un escalier en fer offre la vue qu'avaient ses occupants quand ils surveillaient les passages dans la vallée. De cette terrasse, on devine, grâce à quelques pierres, l'implantation du village qui entourait la tour et qui a été abandonné au XIXème siècle.

On emprunte ensuite une piste qui traverse l'Aude et monte sur le plateau, où les champs de blé ou de seigle, pas encore moissonnés, remplacent les prairies du bord de la rivière (au fait, même si on l'appelle ainsi en Capcir, l'Aude est un fleuve).

Un virage vers le Nord et on rejoint bientôt la chapelle de Villeneuve.

Une sympathique association particulièrement dynamique et efficace a pris en charge la rénovation de cet édifice ( ICI ) qui est notamment orné d'un superbe retable baroque brillant à nouveau de tous ses ors.

Quittant la chapelle et sa fontaine miraculeuse (objet de la prochaine tranche de travaux de restauration) , on rejoint, à la fin d'une balade d'un peu plus de 5 km et environ 150 m de dénivelé,  le hameau de Villeneuve, en  longeant encore quelque stations de ligulaires, qui seront bien entendus nos fleurs du jour, même si à cette époque la concurrence est rude  (achillées, centaurées, aconits, bleuets dans les moissons, armerias, et bien d'autres .... qui auront l'occasion de revenir).

La ligulaire de Sibérie (Ligularia sibirica, famille des astéracées) est une grande plante qui porte des hampes florales pouvant atteindre 1m au bout desquelles se trouvent des grappes de capitules jaunes caractéristiques. Les feuilles, ovales ou sagittées, dépassent 10 cm de longueur. C'est une survivante des glaciations qui pousse dans des endroits humides et froids. En France ses seules stations sont dans le Massif Central, dans le Capcir, et en Bourgogne.