C'est à nouveau "Manon des Sources" qui inspire cette sortie, mais cette fois il s'agit de la version "Pagnol". Nous allons donc à Aubagne, avec comme objectifs la Baume du Plantier et, moins fréquentée bien que très voisine,  la Grotte du Cerf.

Nous partons  du parking qui se trouve au bout du chemin de la Font de Mai, près du "puits de Raimu" ( à vrai dire il ne reste pas grand chose de ce décor de "la fille du puisatier"), en direction du col d'Aubignane.

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Peu après le mas de Massacan (qui était la maison d'Ugolin), nous tournons à droite sur une piste qui retourne vers la Font de Mai, puis rapidement à gauche sur le sentier des Geckos qui monte sur une crête au milieu d'une garrigue de romarins et d'argélas où commencent à apparaître quelques autres fleurs (muscaris, narcisses, les premiers cistes).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On rejoint ainsi la piste qui monte sur le Draioulet, d'où on découvre le massif du Taoumé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vers 500m d'altitude, un sentier balisé en bleu part sur la gauche pour descendre le long d'une barre rocheuse en direction de la Baume du Plantier (la "grotte de Manon"). Peu avant le plateau qui est au dessus de cette Baume, on part à flanc sur la droite en direction de la falaise qui nous fait face et dans laquelle s'ouvre la grotte du Cerf. Il s'agit d'une cavité peu profonde qui a néanmoins deux centres d'intérêt : d'abord, au fond, quelques suintements alimentent une vasque qui retient un peu d'eau claire et fraîche. Dans ces collines, c'est précieux. Et surtout, cette vasque a été bâtie par Marius Broquier, le maçon ami de Marcel Pagnol qui a réalisé la plupart des décors de ses films et lui-même, Marcel Pagnol et Orane Demazis ont imprimé l'empreinte de leurs mains sur le ciment de la margelle. C'est peut-être moins glamour, mais c'est moins loin qu'Hollywood Boulevard ! Et le paysage alentour est sans doute plus beau !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une courte descente et nous arrivons à la grotte de Manon au moment où un groupe important la quitte. Du coup, nous sommes tranquilles pour pique-niquer agréablement face à un immense panorama.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la pause, nous descendons sur le sentier des Excursionnistes Marseillais qui nous amène au Col d'Aubignane, dont le nom est celui du village quasi abandonné décrit par Jean Giono dans son roman "Regain" : Marcel Pagnol en a fait en 1937 un film dont Marius Broquier a construit une partie du décor juste au dessus du col, à l'extrémité des barres du Saint-Esprit. Par une montée directe sur d'étroites sentes au milieu des broussailles nous rejoignons la plate-forme qui était à l'entrée du "village". De celui-ci ne subsistent qu'un grand arceau et, un peu plus bas, les ruines de la maison de Panturle (le dernier habitant qui, au terme du roman et du film, va redonner vie au village) écrasées par la chute d'un arbre. Nous poursuivons une centaine de mètres sur la crête jusqu'à un joli point de vue ombragé par un pin, avant de descendre dans le vallon de Marcellin où la "ferme d'Angèle" (décor du film éponyme) n'est plus qu'une ruine sans caractère.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous rejoignons enfin la piste qui nous ramène au puits de Raimu après 7,5 km et 300 m de dénivelé.

La fleur du jour est un de ces nombreux "narcisses douteux" (c'est leur nom, de façon certaine) rencontrés dans la garrigue  (Narcissus dubius, famille des amaryllidacées) . C'est une toute petite plante des régions méditerranéennes calcaires. Ses fleurs, dont les pétales et la couronne (les botanistes disent "coronule" ou "paracorolle") sont blanches, font de 1 à 2 cm. Ses feuilles, toutes basales, linéaires, étroites, sont vert glauque. Narcissus papyraceus ( ICI ) lui ressemble, mais c'est une fleur cultivée, de plus grande taille (fleurs de 3 à 4 cm).