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La Calanque de la Tripe
Pour cette dernière sortie varoise du mois de Juin , j'ai choisi une balade que nous n'avons pas faite depuis longtemps: la calanque de la Tripe depuis Cabasson, au Cap Bénat. Quoique bien connu, ce circuit va nous apporter quelques surprises.
Départ du parking de Cabasson (payant et cher : 9 € ). On suit la route un moment puis, dès qu'on l'a quittée pour s'engager dans le vallon des Conques, première surprise qui en fait n'aurait pas dû en être une : la balade va se faire au milieu de la zone dévastée il y moins d'un an par un incendie ravageur. Je l'avais oublié.
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Dépouillé de sa dense végétation, le vallon offre un spectacle nouveau qui pourrait paraître affligeant. Mais, sans doute grâce à un printemps bien arrosé, la renaissance est bien entamée : de hautes herbes ont poussé, les souches de bruyères, d'arbousiers, de lentisque, redémarrent, les chênes lièges sortent leurs nouvelles feuilles. Regain !
On rejoint ainsi sur la crête la piste de Vincennes et on contourne le village de vacances des Fourches. Et là, deuxième surprise : nous rencontrons une garde en vélo, bien sympathique mais qui nous fait savoir que désormais l'interdiction de circulation que depuis toujours nous avons interprétée comme s'adressant aux seuls véhicules concerne aussi les piétons. Contre la promesse de ne pas revenir par le même chemin mais par le "sentier" littoral, seul ouvert au passage des randonneurs, elle nous laisse continuer vers notre destination.
Sauf pour ceux qui décideraient délibérément de transgresser cette interdiction, à leur risque, cette balade sera désormais impossible à reproduire avec ce trajet.
Près de la côte, le paysage, autrefois très boisé, a bien changé. Mais là aussi, mis à part les pins qui pour la plupart ne survivront pas (mais qui repousseront quand même assez vite car le feu, en faisant fondre la résine qui scelle leurs cônes, a libéré leurs graines bien plus rapidement que dans des conditions "normales", voir ICI ), les autres arbres et arbustes du maquis repartent de leurs souches. Et par endroits, l'herbe a envahi un ancien sous-bois où elle n'avait guère sa place avant l'incendie. Miracle de la nature ...
Mais si on se tourne vers la mer, le spectacle n'a pas changé : les criques se succèdent jusqu'à la Calanque de la Tripe et son étonnante plage de fins galets blancs. Les pins qui auraient dû, selon mes souvenirs, ombrager notre pique-nique n'existent plus, mais nous trouvons à l'Est un coin protégé du soleil par des rochers. La plage est déserte, l'eau est bonne, belle étape.
Fidèles à notre promesse nous entamons donc le retour par le sentier littoral (à vrai dire je suis plutôt satisfait de cette incitation forte à suivre ce trajet que j'hésitais à choisir en raison de la difficulté de son final. Il aura de plus l'avantage de nous éviter une remontée en plein cagnard). Jusqu'à la Reine Jeanne, le sentier, un peu en hauteur, est facile à suivre par ses traces sur le sol plus que par de rares balises jaunes.
Par le littoral on rejoint le côté Est de la Pointe de la Galère qu'on traverse pour découvrir enfin le rocher de Brégançon.
Peu après commence la partie difficile du trajet : il n'y a plus de sentier et nous devons avancer, parfois au ras de l'eau, parfois par de courtes escalades, sur des chaos de roches tantôt lisses, tantôt déchiquetés. Il faut beaucoup d'attention et largement plus d'une heure pour atteindre l'isthme d'accès au rocher, mais le spectacle est de qualité et, au fond, la progression assez ludique.
Il n'y a plus ensuite qu'à longer la plage pour retrouver le parking qui, pour le prix, nous offre quand même un bonne douche après un dernier bain dans une eau presque trop chaude. Une bière bien fraîche à la paillote (merci J-L) clôture cette superbe journée.
Ni les champs d'" herbe au bitume" (d'une taille bien supérieure à ce qu'on voit habituellement, n'oublions pas que la cendre est un excellent engrais), pratiquement fanés, ni les assez nombreuses astéracées jaunes (inules??), bien fatiguées, ne peuvent nous fournir une fleur du jour acceptable. Il faut se tourner vers les quelques buissons de myrte (Myrtus communus, famille des myrtacées) qui ont survécu. Ils sont en pleine floraison.
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