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Le Prat de Cadi
Voici à nouveau une balade découverte cet hiver en raquettes. Les conditions de neige étaient difficiles mais le site nous a conquis et nous avons très envie de retourner le visiter en ce début d'été.
A la sortie de Martinet, dans la vallée du Sègre entre Puigcerda et la Seo de Urgell, il ne faut pas rater l'embranchement vers Estana mais la route est ensuite sans difficulté. Nous nous garons à l'entrée du village et rejoignons en marchant le col de Pallers.
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Ce trajet pourrait se faire en voiture mais à pied on profite mieux de la beauté de ce charmant village et on bénéficie en outre d'un échauffement salutaire.
Au col de Pallers, la montée commence. Le sentier est bien tracé. Par endroits il semble avoir été pavé et l'érosion l'a transformé en un lit de cailloux et de rochers mais il existe aussi plusieurs paliers rendus confortables par le sable déposé par le ruissellement. Le sol est rouge et le contraste avec le vert de l'herbe et des pins est superbe.
On arrive ainsi au bien nommé Col Rouge ("Collet Roig") après lequel le sentier entre dans une forêt dense, en balcon presque horizontal sur la face Nord de la montagne. C'était en raquettes le passage le plus confortable et ça l'est encore maintenant : faible relief, ombre bienvenue, quelques fleurs au bord du chemin, ...
Et nous voilà maintenant à l'entrée du Prat de Cadi, immense prairie dominée de plus de 700 m par les falaises du Pic de la Canal de Cristall. Bien vert ou tout blanc, c'est un site magique.
Nous traversons le pré en direction des falaises pour trouver un coin de pique-nique ombragé au bord d'un ruisselet, puis nous repartons vers le Nord en passant à la Font del Pi, source abondante et glacée aménagée pour les vaches (et aux abords décorés par elles ...).
Pour faire cette fois une boucle nous prenons, à la sortie du Prat, un large chemin très raide, presque rectiligne, plutôt lisse (nous y croisons un bulldozer en train de le "rafraîchir") qui, en un peu plus d'un kilomètre, nous descend à l'altitude d'Estana. Après environ deux cent mètres de piste carrossable un cairn discret sur la gauche nous signale le sentier qui va nous ramener au col de Pallers. Il s'agit visiblement d'un sentier ancien, soutenu en de nombreux endroits par des murets de pierres moussues (nous sommes sur le versant Nord). Les obstacles, ravins ou éperons rocheux, sont contournés sans trop d'aspérités. De temps en temps un trou dans la verdure laisse de belles vues vers le Nord. Vraiment un sentier comme on les aime !
Au col de Pallers, nous reprenons la route du village et, avantage de nous être garés à son entrée, nous pouvons facilement faire un arrêt près de l'église à la terrasse d'un bar pittoresque : la "Rectoria" (le presbytère). il y a quelques tables et chaises à l'ombre et, pour commander, il nous faut monter à l'étage dans la cuisine de la dame sympathique qui tient cet établissement. Après le rafraîchissement bienvenu, nous regagnons la voiture pour terminer cette superbe balade d'environ 10 km et 400 m de dénivelé.
Voici quelques unes des fleurs rencontrées : Tout le long du sentier de retour, des campanules à feuilles de pêcher (Campanula persicifolia, famille des campanulacées) nous ont accompagnés de leurs grappes de clochettes violettes. Et à l'entrée du village, les pieds des murs sont ornés par les fleurs roses des coronilles bigarrées (Securigera varia, famille des fabacées).
Pendant la montée, sur les paliers anciennement cultivés on trouve comme presque toujours sur ce genre de terrain des églantiers (Rosa canina, famille des rosacées). Et je ne résiste pas à cette knautie (des bois ? , Knautia sylvatica, famille des caprifoliacées) et ses deux zygènes.
Pour terminer, voici l'orchidée rencontrée en nombre le long du sentier ombragé avant le pré : l'orchis de Fuchs (ou plutôt le dactylorhize de Fuchs, Dactylorhiza fuchsii) ressemble beaucoup à l'orchis tacheté (Dactylorhiza maculata, lui aussi un dactylorhize, genre défini entre autres critères par la forme allongée de ses racines qui peuvent faire penser à des doigts -dactylo-), mais son labelle (le "pétale" inférieur de la fleur) est plus profondément divisé en trois lobes.
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