Malgré son apparence aujourd'hui déserte la forêt du massif des Maures recèle de nombreux vestiges d'une occupation ancienne et laborieuse : fermes et bergeries, séchoirs à châtaignes, puits et citernes, charbonnières ... et vieux chemins. C'est vers l'un d'entre eux, exploré naguère par l'ami Boscodon ( ♥ ), que nous dirige la balade d'aujourd'hui.

Nous partons du lieu-dit "Millau", au bout de la route qui conduit au golf de Valcros, près de la Londe des Maures.

Nous commençons par suivre la piste qui prolonge la route. Au niveau de la station de pompage nous partons sur la droite dans le vallon du Jau du Peu. La piste a été récemment "remaniée", et, pluies récentes et passages d'engins aidant, c'est maintenant un cloaque boueux qui longe le lac (vide) puis le ruisseau (à sec). Après un peu moins d'un kilomètre elle cède heureusement la place à l'ancien chemin. Près de cet endroit on devine les restes d'un barrage et sans doute aussi d'un canal de dérivation bordé par un muret qu'on peut suivre sur quelques mètres en rive droite.

 

 

 

 

 

 

 

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Le chemin est large, bordé à gauche par d'importants murs de soutènement en pierres sèches. On traverse un premier lit de ruisseau sur un radier qui donne, en aval, sur un rocher de près de 10 m de haut où doit, en saison favorable, couler une belle cascade. Comme l'avait déjà noté Boscodon, dans ce bassin versant, les ruisseaux sont de façon originale désignés sous le nom de "raies". J'aurais plutôt pensé à ce nom pour les vallons ou les ravins, mais l'écriture en bleu sur la carte IGN est sans équivoque. Nous venons donc de traverser la raie de Rougne. Une circonvolution plus tard, c'est la raie de Murenne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis on traverse la raie de Rigaud sur un espace moins pentu, plus large, plus humide, où quelques arbres fruitiers font penser à un ancien verger.  Tout près, au bord du chemin, plusieurs bâtiments en ruine, peut-être une ancienne ferme, sont appuyés à la pente, face au Sud. Un puits - vide - d'un diamètre imposant semble incongru à flanc de colline. À moins qu'il ne s'agisse plutôt d'une citerne ; il y a en effet à l'intérieur une barbacane qui aurait pu l'alimenter à partir des toits ... Rien que des hypothèses hasardeuses, en fait ce lieu de bout du monde reste plein de mystère.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus loin le chemin s'oriente vers le Nord et devient un sentier étroit mais toujours bien tracé et soutenu par de vieux murets en pierres, à flanc de pentes importantes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On débouche enfin à un carrefour de pistes (la "Pointe") près duquel nous faisons la pause PN avant de rejoindre par le vallon de la Gayouflière le bord du lac de retenue de Valcros. Il est malheureusement à sec, et visiblement depuis longtemps et on ne peut que rire jaune devant le panneau devenu à tous points de vue obsolète : "baignade interdite" !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au final, une balade intéressante d'environ 11 km et 200 m de dénivelé qui restitue bien l'ambiance sauvage et un peu confinée par l'épais maquis des Maures quand on ne circule pas sur les crêtes mais au fond et à flanc des vallons.

Quelques fleurs classiques de l'automne, notamment l'inule visqueuse et la scille d'automne, et une boraginacée très commune en zone méditerranéenne, l'héliotrope d'Europe (Heliotropum europaeum) avec ses inflorescences recourbées comme des queues de scorpion ("scorpioïdes")  :