En Août 2021 un  incendie parti de Gonfaron a dévasté une bonne partie de la plaine des Maures. Pour protéger la reprise de la végétation la Réserve Naturelle Nationale  ( ♥ ) a depuis été interdite d'accès. L'an dernier il ne nous a donc pas été possible de nous rendre autour du lac des Escarcets comme nous avions l'habitude de le faire au printemps ( ♥ ) pour admirer la floraison des iris, lavandes, orchidées, ... qui font l'attrait et la richesse de ce lieu. L'interdiction a pris fin le 15 Décembre 2022, aussi est-ce avec beaucoup de curiosité et d'espoir que nous nous retrouvons en ce début Avril au parking de Escarcets, au bord de la route du Cannet des Maures à la Garde-Freinet.

Nous voilà partis pour une pérégrination de quelques heures, sans itinéraire préconçu, au hasard des impressions et des tentations. Il y a bien sûr beaucoup de noir dans le paysage mais aussi un peu de vert. A y regarder de plus près, l'herbe est néanmoins rase et maigre, bien des fleurs habituelles (lin de Narbonne, hélianthèmes à goutte, ...) sont minuscules, les ruisseaux sont quasiment taris  : la sécheresse sévit, et pourtant les iris sont bien au rendez-vous, en nombre et en bonne forme.

 

 

 

 

 

 

 

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Contrairement aux résineux qui doivent se régénérer par leurs graines beaucoup d'arbustes du maquis repartent de la souche. C'est plus rapide et les bruyères, arbousiers et filaires ont déjà reconstitué des buissons de près d'un mètre de haut. Les chênes-lièges ont eux été protégés par leur enveloppe isolante. Quant aux cistes, alors qu'une faible proportion de graines germe en temps normal (10%) presque toutes le font après le passage du feu  (espèce "pyrophyte") et effectivement le sol est par endroits tapissé d'une multitude de plantules de quelques dizaines de centimètres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autour du lac la végétation, notamment les saules et les peupliers, a été épargnée. Ces deux espèces (de la même famille : les salicacées) ont la particularité de compter des arbres mâles et des arbres femelles. J'ai cru avoir photographié les chatons mâles et les chatons femelles du saule cendré (Salis cinerea), mais en fait, vue la forme des feuilles naissantes, les chatons femelles appartiennent plutôt au peuplier blanc (Populus alba).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un coup d'œil aux iris (Iris lutescens): il y en a de toutes couleurs, avec beaucoup d'hybrides, et le plus souvent en touffes denses et étendues :

- des blancs et des jaunes, avec des languettes plus ou moins tachées de pourpre  :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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- des violets plus ou moins foncés avec des languettes jaunes ou blanches , ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pas de balade printanière aux Escarcets sans chercher aussi les sérapias négligés, superbes orchidées globalement rares mais localement abondantes dans la plaine des Maures. Cette année les nombreux spécimens observés ne dépassaient pas quelques centimètres et, sur les pelouses pourtant très rases près du parking, on les voyait à peine. Voici le plus grand (5 ou 6 cm) :

D'autres plantes sont également reparties : lavandes - pas encore fleuries - , violettes, géraniums sanguins, benoites, hélianthèmes ... La renaissance de la plaine des Maures semble en bonne voie mais quelques bonnes pluies avant l'été seront les bienvenues.