• Le lac Redon, l'armoise de Molinier

    Nous sommes déjà allés au lac Redon (ici) vanté pour sa très grande richesse biologique et, à ce titre, érigé en site "Natura 2000". C'était en automne et devant la sécheresse du moment,  nous avions cru inutile de chercher la "célèbre" armoise de Molinier, dont ce lac et un ou deux de ses voisins sont les "seuls sites de production connus dans le monde" (ici). Rien que ça ! En ce beau printemps verdoyant, il est temps de réparer cette omission !

    Cette fois nous partons de la Colle du Puits, un lieu-dit sur la DN 39 qui va de Gonfaron à Flassans. Un tronçon de l'ancienne route dans un virage réaménagé sert de parking.

    Mode d'emploi de la carte : cliquer ICI

    Une courte montée nous amène devant le puits qui doit donner son nom au lieu.

    Le puits de la Colle (du puits...)

     Passer le pointeur sur les images pour voir les légendes. Cliquer sur les images pour les agrandir

    Nous prenons le chemin de Bayonny qui traverse une belle forêt de chênes avant d'être bordé sur sa droite par des vignes.

    La première vigne

    Le trajet balisé évite la plus grande, protégée des sangliers par une clôture, en suivant un sentier étroit dans la forêt. A la fin de ce contournement nous prenons sur la gauche pour faire le tour de la Colle Tortue au pied de laquelle s'étend l'immense prairie de la propriété de Rouvède .

     Le Pdt Mac-Mahon aurait sûrement dit "que d'herbe !"

     

    Rouvède

    Nous coupons la boucle balisée par un petit col et retrouvons ensuite le chemin de Bayonny, ses vignes, et son enclos de Maître Victor, toujours aussi accueillant.

    Au sud de la Cole Tortue, vue lointaine sur ND des Anges

     

    Vignes le long du chemin de Bayonny

     

    Un oratoire, un puits, une terrasse avec tables et chaises, le bel accueil de Me Victor

     

    C'est lui qui le dit

    Environ un kilomètre plus loin nous arrivons au lac Redon. On ne voit pas d'eau mais ce qui était en Octobre 2021 une prairie sèche et blanche est maintenant une étendue verte et jaune que nous traversons en suivant un passage balisé pour rejoindre un cabanon à l'ombre d'un grand chêne, lieu idéal pour la pause PN.

    L'entrée du "lac", vue du cabanon

     

    L'ombre idéale pour la pause

     

    Vue vers la rive Nord du lac

    Vu du cabanon le fond du lac, là où il pourrait rester un peu d'eau, montre trois bandes, jaune (des fleurs), verte (une herbe un peu haute ?), grise (des roseaux secs ?). La pause (et peut-être un excès de vin d'orange ?) incitant à la rêverie ...

    ceci ...... devient celà (Rothko)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La pause terminée, il est temps de se mettre à la recherche de la fameuse armoise. S'agissant d'une plante rarissime, nous nous attendons à en trouver difficilement quelques touffes éparses perdues dans cette mer jaune et verte. Erreur !  En entamant le tour du lac nous voyons bien vite que la vaste étendue grise est justement ... un champ d'armoise de Molinier (Artemisia molinieri, famille des astéracées) dont les feuilles naissantes, très découpées et très odorantes (comme celles du génépi et de l'absinthe qui sont aussi des armoises), peinent à colorer de loin les vieilles tiges ligneuses et brunes.

    L'armoise de Molinier

     

    L'armoise de Molinier

     

    L'armoise de Molinier, détail des feuilles

    L'étendue et la densité de la station n'est pas le seul paradoxe de cette plante : je cite la Flore de la France Méditerranéenne Continentale (Tison et al, Naturalia Publications ed.) : "la spontanéité de cette plante reste douteuse, donc son endémisme éventuel également ... des observations récentes en culture semblent montrer qu'elle n'est pas particulièrement hygrophile et que sa fertilité semble même augmenter en terrain sec ".  C'est une "plante partiellement stérile, se multipliant par des bourgeons issus des racines superficielles traçantes " . Autrement dit, il pourrait s'agir d'une plante qui aurait été ou se serait introduite récemment dans ces quelques lacs temporaires (après tout, sa "découverte" ne date que de 1966), qui s'y développerait à l'état sauvage même si ce biotope ne lui est pas optimal et qui aurait été jusqu'à présent incapable de se disséminer hors de ces cuvettes. A noter qu'on trouve facilement sur le net des pépinières qui vendent des plants d'armoise de Molinier en recommandant d'éviter les terrains trop humides ...  Heureusement qu'il y a bien d'autres espèces qui justifient le classement "Natura 2000" du site.

    Indépendamment de ces considérations, le spectacle est superbe et c'est bien l'essentiel.

    Le fond du lac où on devine un peu d'eau

    Nous achevons le tour du lac, ce qui nous permet de vérifier qu'il y reste un peu d'eau , et nous retournons sur nos pas en ne faisant pas cette fois le tour de la Colle Tortue. A l'arrivée, environ 8 km et 100 m de dénivelé pour cette balade facile, agréable et rafraîchissante au sein de la Provence Verte.

    Pour terminer voici un bel orchis pourpre (Orchis purpurea) croisé au pied de la colle Tortue.

    Orchis pourpre

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