Le site des Bouillouses avec son barrage et son grand lac, accessible en navette ou en voiture particulière suivant la saison, sert de départ à une multitude de balades. Nous avons aujourd'hui comme objectif l'étang du Racou (Estany del Raco) qui, comme son nom l'indique (raco: recoin, coin perdu, ...) est à l'écart des itinéraires les plus courus (celui du Carlit étant même devenu ce qu'on appelle désormais une "victime du tourisme de masse").

La randonnée commence par le trajet classique qui longe la rive occidentale du lac. Le ciel est voilé et l'atmosphère est chargée d'aérosols et de poussières amenés par le fort vent de Sud.

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Le sentier, très dégradé par endroits, souvent encombré de racines et de rochers, alterne les montées et les descentes au milieu des pins. Le lac est un peu bas et du coup il dégage quelques plages inhabituelles (ne rêvons pas, la baignade est interdite et de toute façon la température de l'eau serait plus que vivifiante !).

Après environ une heure de marche le sentier s'éloigne du lac, il franchit un épaulement et débouche dans la large vallée de la Grave au niveau d'un vaste pla où la rivière serpente paresseusement. Il y a de nombreux bras secondaires dont certains, pratiquement isolés du courant,  ressemblent aux pozzi corses.

Le sentier (le GR 10) remonte la vallée en rive droite. En face le Rec de la Llose descend des étangs au pied du pic Peric par de belles cascades.

Tout au fond la vallée semble fermée par le pic de la Grave (la porteille de la Grave qui permet de rejoindre l'étang du Lanoux est invisible, à gauche du pic).

Un cairn discret et une indication peinte sur un rocher (mais seulement visible de l'amont !) signalent l'accès à l'abri de la Grave. C'est un petit édifice tout neuf, à l'intérieur moderne et confortable, adossé à une barre rocheuse, environ 40m plus haut que le sentier. Son emplacement a dû être choisi en fonction des problèmes de neige en hiver mais en été son accès, une vague trace escarpée au milieu des rhododendrons, n'est pas des plus aisés.

L'abri étant occupé nous n'y faisons qu'une pause très brève avant de continuer à monter jusqu'à un plateau qui mène en pente douce à l'étang du Raco.

Dominé par les sommets de l'extrémité de la chaîne du Carlit, le lieu est sauvage. Seuls deux pêcheurs, loin sur l'autre rive, sont venus tenter leur chance. Nous trouvons difficilement un endroit abrité du vent tourbillonnant qui continue de sévir pour une longue pause PN.

Pour retourner dans la vallée nous suivons l'itinéraire le plus direct en prenant un sentier incertain qui longe l'émissaire du lac. En amont du carrefour le ruisseau de la Grave  descend quelques jolies cascades en escaliers.

Il nous faut maintenant une bonne heure pour descendre la vallée et rejoindre le lac et une de plus pour le longer jusqu'au barrage.

Ce n'est qu'après le rafraîchissement traditionnel pris à la terrasse de l'hôtel des Bones Hores qu'on termine cette belle balade d'environ 14 km et 300 m de dénivelé.

Pratiquement pas de fleurs sauf, dans un coin de prairie un peu humide au bord du lac, quelques gentianes des Pyrénées attardées.