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Catamalzi, Radule
Entre l'épisode saharien qui se termine et l'épisode orageux qui s'annonce jusqu'à la fin de notre séjour nous n'avons qu'un court créneau pour une balade en montagne. Pour des raisons de proximité et aussi parce que c'est un endroit passionnant nous avons choisi d'aller dans le Niolo, vers la pozzine de Catamalzi et les bergeries et la cascade de Radule, comme à l'automne 2017 ( ici ).
Départ du col de Vergio sous un ciel sans nuage, avec une température fraîche et un vent glacial.
Mode d'emploi de la carte : cliquer ICI
Il faut un petit moment et l'aide du GPS pour trouver le sentier peu visible qui conduit à la pozzine. Il part en écharpe sur une pente forte au pied de l'arête déchiquetée qui se termine à la pointe de Cricche et il constitue un beau balcon sur le Niolo et les sommets qui le ferment côté Sud.
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Vers le Nord, par dessus les crêtes qui entourent les gorges du Golo, on distingue les sommets de Paglia Orba et du Capu Tafunatu.
Nous passons devant une source sommairement bâtie d'où ne s'écoule qu'un mince filet d'eau et un peu plus loin le sentier escalade une moraine pour donner accès à la pozzine.
Ce lieu est un cours de géographie sur le relief glaciaire : en amont une large vallée en U couverte de grandes dalles de granit rabotées par le glissement du glacier ; en aval une épaisse moraine qui à la fonte du glacier a retenu un lac aujourd'hui comblé et remplacé par un vaste espace plat et herbu sillonné par les lits de petits ruisseaux et semé de trous (les pozzi) malheureusement déjà à sec, sans doute à cause du peu de neige qui est tombé cette année sur les sommets corses. L'endroit, très sauvage et bien fleuri par les genets et quelques digitales, est charmant et nous y faisons une longue halte.
Pour rejoindre les bergeries de Radule je choisis cette année de descendre sur la moraine vers le sentier "Mare a Mare Nord" environ 80 m plus bas. Sur la carte IGN il y a un tracé en pointillés mais en fait, sur ce terrain instable, sans difficulté mais malcommode, il faut faire sa trace à vue entre les cailloux, les genets, les genièvres et les touffes de rue de Corse (voir ci-dessous) avec l'aide douteuse de quelques cairns erratiques.
Le sentier mare a mare, balisé en orange, descend régulièrement et rejoint le GR 20 par un court passage aérien équipé d'une chaîne plus ludique qu'indispensable sauf peut-être par temps de pluie. Sur la droite on découvre par moment la cascade de Radule pour s'apercevoir qu'elle est bien maigrichonne.
Les bergeries sont maintenant une halte courue sur le GR 20 et elles sont flanquées d'une boutique offrant du ravitaillement, notamment les fromages de chèvre faits par le berger local, ainsi qu'un emplacement ombragé et équipé pour les repas. Le sentier longe les enclos et les bâtiments puis monte rejoindre la passerelle qui traverse le Golo un peu en amont. Sur l'autre rive nous abandonnons le GR20 pour suivre à nouveau en descente le mare a mare en direction d'Albertacce. Un court détour nous rapproche de la première vasque. Elle est très belle mais elle ne reçoit que quelques minces filets d'eau.
Pique-niquer au bord ou y tremper les pieds serait bien tentant mais contrairement à l'idée qu'en donne la photo il y a déjà pas mal de monde autour. Nous retournons donc sur le sentier qui traverse une zone où les grands arbres sont absents (séquelle d'un incendie ou d'une avalanche ?) puis retrouve la forêt jusqu'à un gué sur le Golo plus en aval. Le coin est tranquille et nous trouvons facilement un endroit sympathique pour faire la pause.
Nous traversons la rivière pour prendre un sentier bâti qui monte doucement en quelques lacets réguliers vers la D84. De superbes pins laricios jalonnent la montée. Peu avant le "Fer à Cheval" nous prenons le chemin qui monte directement à Radule pour rejoindre le GR 20 qui nous amène à Castel Vergio où, miracle des relations familiales, nous attendent JB et MJ C. venus de Corte pour partager un moment (et une Pietra) avant de nous ramener en voiture au col de Vergio. Les 360 m de montée et les 9 km de marche sur un terrain pour le moins rugueux étaient bien suffisants ...
La digitale pourpre (Digitalis purpurea, f. des plantaginacées) nous a accompagnés presque tout le long du parcours avec ses longues grappes de fleurs roses tachées de lie-de-vin.
Dans la descente de la moraine les nombreuses touffes d'une plante par ailleurs discrète ont attiré notre attention : la rue de Corse (Ruta corsica, f. des rutacées) a deux originalités : contrairement à la plupart des espèces du genre Ruta elle a des fleurs blanches mais surtout elle présente, comme une autre endémique corse qui ressemble au fenouil, le peucédan de Corse , une phototoxicité : son contact avec la peau suivi d'une exposition au soleil peut entraîner des dermatoses aigües. Heureusement elle n'est pas très haute et ne menace guère les mollets et rien dans son aspect n'incite à la cueillir ...
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