• Riboux, le Jas de Frédéric

    Les collines au Sud de la Sainte-Baume étaient jusqu'au début du XXème siècle le siège d'une intense activité agro-pastorale et forestière. Il subsiste aujourd'hui de nombreux témoins de cette occupation : puits, citernes, fours à cade, charbonnières, jas, ... Au départ du plus petit village du Var, Riboux, ce circuit permet d'en visiter quelques uns.

    Il fait froid en arrivant à Riboux ce matin, quelques traces de neige poudrent le dernier kilomètre de la route et les crêtes de la Sainte-Baume sont cachées par un nuage dense et gris, mais heureusement le mistral s'est calmé.

    Riboux, le Jas de Frédéric

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    On s'éloigne du village en longeant les champs et, à l'entrée de la forêt, on trouve les restes d'un premier four à cade.

    Le villageLes ruines du four à cade

     

     

     

     

     

     

     

     

    Par un entrelacs de sentiers étroits on rejoint la piste qui mène au Puits d'Arnaud, près duquel deux anciennes fermes entourent une aire de battage encore en bon état. Constatation réconfortante, il y a de l'eau dans le puits, malgré la sécheresse des mois passés.

    Le puits d'ArnaudSur la margelle du puits, l'entaille faite par les cordes ou les chaînes témoigne de son long passé.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'aire de battage devant une des deux fermesLe centre de l'aire de battage avec ses rayons de pierres

     

     

     

     

     

     

     

     

    On rejoint la piste qu'on suit jusqu'au croisement du sentier qui conduit au puits de la Buscarle (buscarle est le nom provençal de la fauvette). Contrairement aux citernes qu'on rencontre un peu plus haut sur les pentes de la Sainte-Baume (Escandaou, Beaumissard, Jas de Sylvain) qui stockent les eaux de ruissellement ou issues de sources temporaires, ce puits est connu pour être alimenté toute l'année, et effectivement, à quelques mètres de profondeur, il y a de l'eau.

    En quittant le puits d'ArnaudLe puits de la buscarle

     

     

     

     

     

     

     

     

    De retour sur la piste, un circuit avec de belles échappées vers Cuges et la mer nous amène au Jas de Frédéric, ancienne bergerie très bien restaurée devant laquelle ont été bâties une citerne enterrée et une réserve d'eau aérienne dont la surface est encore gelée à midi. Les tables et bancs qui l'entourent accueillent notre pique-nique.

    Le Jas de FrédéricLa mare gelée devant le Jas de Frédéric

     

     

     

     

     

     

     

     

    Après celui-ci, une courte montée nous conduit au four à cade du vallon du Poulet, en assez bon état. On voit nettement la jarre interne en tuiles de terre cuite et la chambre de chauffe qui l'entoure (le feu n'était pas au contact des bûchettes de bois de cade qui exsudaient leur huile sous l'action de la chaleur). A noter que le bas de la jarre était séparé des flammes par une couche épaisse de maçonnerie pour éviter qu'une température excessive n'enflamme l'huile qui s'y accumulait (voir une coupe ICI ). C'est sans doute pour cette raison pratique que ces fonds de cuve sont systématiquement mieux conservés que le reste des jarres: ils étaient moins faciles à démonter lors du déménagement des fours imposé par la raréfaction des cades aux alentours.

    Le four à cade du Vallon du PouletL'intérieur du four vu de dessus

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous continuons vers l'Est sur sur une piste en balcon avec de belles vues vers le Sud, de la vallée de Riboux jusqu'au Mont Caume, au Gros Cerveau et au massif du cap Sicié. Grâce aux informations lues récemment dans un site de randonnées ( ICI ),  on trouve facilement un superbe aiguier au dessus d'un grand virage de cette piste, près de la ligne électrique. Il s'agit d'une réserve d'eau tout au fond d'une anfractuosité de la falaise. On y accède par une large descente de quelques marches et deux plaques de tôle faciles à déplacer assurent une protection inesthétique mais sans doute utile. Un peu plus haut, un trou dans les rochers communique avec l'aiguier et quelques tuiles au sol pourraient indiquer que de l'eau de ruissellement était dirigée vers cette réserve, alimentée autrement par les infiltrations dans le calcaire fissuré. Une grand terrasse en pierres sèches  se trouve quelques mètres plus bas, avec une vasque cimentée pour abreuver les animaux. C'est une fois de plus un émouvant témoignage de l'énergie et de l'ingéniosité dont devaient faire preuve les hommes qui vivaient et travaillaient dans ces lieux pour s'y procurer une ressource rare : l'eau.

    Zoom vers le Sud depuis la piste. Au fond, l'île des EmbiezL'entrée de l'aiguier

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'accès à la réserve d'eauL'eau est claire et peu profonde (environ 50 cm)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le trou qui communique avec l'aiguierLa terrasse

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous repartons plein Sud pour rejoindre le village, à travers un bois de pins coupés et en rencontrant un poste à feu pour la chasse aux grives (ce mode de chasse semble apprécié à Riboux : c'est le second poste parfaitement aménagé et entretenu que nous croisons). A l'arrivée, près de 11 km et 300 m de dénivelé.

    Arrivée au villageLe poste à feu

     

     

     

     

     

     

     

     

    Puisqu'à nouveau on vient d'évoquer les fours à cade, en voici un peu plus sur la plante qui les alimentait : le genévrier oxycèdre ou "cade" (Juniperus oxycedrus) est un conifère appartenant à la famille des cupressacées (comme les cyprès). Les cônes femelles et les cônes mâles sont portés par des arbres différents. A la maturité, les écailles des cônes femelles sont charnues et imbriquées, ce qui donne à ces cônes l'allure de baies. Le cade est très voisin du genévrier commun (Juniperus communis), celui qui fournit les "baies" violettes qu'on utilise en cuisine ou dont on fait des liqueurs. A côté de la couleur et de la taille des cônes mûrs (marron et plus grands pour le cade), un autre critère de distinction entre ces deux espèces est la présence, sur le dessus des feuilles du cade, de deux bandes blanches caractéristiques.

    Cade : cônes mâles au moment de la libération du pollenCade : cônes femelles. Noter les deux raies blanches sur les aiguilles

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  • Commentaires

    1
    Pierre L.
    Dimanche 3 Décembre 2017 à 20:50

    En juin 2016, avec Jacques, nous avons fait un tour dans ce coin: Riboux, Arnaud, Brancaille, la crête, Beaumissard, Fréderic, la Buscarle; là, nous voulions descendre au sud pour rentrer plus vite à Riboux, car il faisait bien chaud, mais nous nous sommes heurtés à une clôture et avons dû remonter pour retrouver la piste.

    En revanche, il reste à découvrir cet aiguier, qui ne figure pas sur la carte?

    Merci pour ce super nouveau reportage.

    A plus tard.

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